On connaît l’influence qu’ont eu les « Arts Premiers » sur l’œuvre du sculpteur Philippe Hiquily. L’artiste a d’abord été un grand collectionneur d’Art africain avant de se constituer une magnifique collection d’arts océaniens. Mais on connaît moins Philippe Hiquily admirateurs des Grands Maîtres de la sculpture occidentale et ses pères fondateurs, les sculpteurs classiques grecs.
Avec « l’Aurige », Philippe Hiquily fait directement référence à « L’Aurige de Delphes » (Vème siècle avant J.C.). Une des statues antiques les plus connues et les mieux préservées à ce jour (Musée archéologique de Delphes, Grèce).
Cette pièce unique en laiton martelé, présente un conducteur de char soudé sur un essieu à deux roues en acier. Le personnage au visage expressif, rare chez Philippe Hiquily, avec ses yeux creusés, son nez et son sourire toutes dents dehors évoque avec humour l’original grec.
Le choix de l’artiste de faire figurer les roues du char ainsi que la bisexualité du conducteur aux organes masculins et féminins, nous montre une autre inspiration antique de l’œuvre, celle d’Hermaphrodite, fils d’Aphrodite et d’Hermès possédant des organes génitaux à la fois masculins et féminins. Comme Presque toutes les divinités grecques, Hermaphrodite, se distingue par des attributs caractéristiques dont l’un d’eux est un char tiré par des cygnes.
« L’Aurige » de Philippe Hiquily honore les mythes antiques grecs et résonne tout particulièrement avec l’histoire ancienne de la presqu’ile du Cap Ferrat. Avant même que les romains ne laissent les vestiges que l’on retrouve à la Turbie où à Cimiez, le littoral de la région niçoise était déjà connu des grecs qui avaient colonisé Marseille. Il y a quelques années, on a découvert les restes d’une ancre grec du Vème siècle dans la toute proche baie des fourmis à Beaulieu.
Nous souhaitons ici vivement remercier la Galerie Loft à Paris qui nous permet aujourd’hui d’admirer cette œuvre exceptionnelle à la Ferus Gallery.