Philippe Hiquily aimait les femmes et pour le prouver il passa près de 65 ans de sa vie à explorer leurs formes et leurs lignes, à se jouer de leurs attributs sexuels ou à flirter avec leur douceur sensuelle.
Sa relation au beau sexe s’exprimait avant tout par son travail du métal. Physique, voire musclé dans le martelage des tôles ; ardent et charnel dans les soudures qui dessinaient les anatomies ; tendre et lascif dans le polissage des volumes; subtil et exigeant dans l’agencement des formes et des équilibres, il savait faire émerger de quelques plaques de fer, de laiton ou d’acier des compositions pleines de charme, de poésie et d’humour.
A travers ses sculptures nous percevons des préoccupations proches de celles qui avaient guidé la pratique artistique de Calder, artiste qu’il admirait infiniment.
Saisir le mouvement dans tous ses aspects, des mobiles en équilibres dangereux
aux stabiles les plus monumentaux, défier la gravité ou élaborer des mécanismes complexes. Tout, au final, est construit pour simplement s’emparer de l’insaisissable.
L’œuvre d’Hiquily, à l’image de son créateur, se révèle puissante et discrète, et la Marathonienne, plus que n’importe laquelle de ses sculptures, est devenue une véritable icône de l’intensité noble et tranquille de son art.
Cette édition plus petite, plus intime, rend cependant hommage aux lignes et courbes de la sculpture originelle de 6 mètres que Hiquily réalisa pour le Centre sportif de la ville de Vitry sur Seine en 1981.