Paroles d’artistes : Jérémy Taburchi

« L’Art sublime le monde » disait ma concierge en donnant des coups de plumeau sur le mobilier en formica du vestibule.

 

Je la regardais avec tendresse, toute confiance offerte à ce petit train train agréable qui constituait mes journées.

 

C’était il y a vingt ans. Une éternité ! Mais ce train-train a duré, et les aléas de la vie n’avait rien gâché du plaisir qu’il m’offrait jusqu’à ce que…

 

Jusqu’à ce que…

 

Il aura suffit d’un microscopique virus, d’un pangolin colporteur et de l’hystérie interconnectée du monde moderne pour mettre nos modes de vie – et nos âmes – à genoux. Que restait-il alors de nos illusions de liberté et de toute puissance ? Peu de choses… sauf l’intime espoir de tenir la semaine jusqu’à une libération attendue, pour une heure, pour un infime kilomètre, pour une seule bouffée d’air frais.

 

Ce moment hors de tout, certains l’ont sublimé dans l’écriture, d’autres dans la production artistique. Car il faut rappeler que la création artistique est avant tout affaire de nécessité. C’est souvent face à la douleur, au drame, parfois en plongeant dans la passion, dans le désir, que l’artiste trouve l’énergie qui le pousse à la grâce. J’ai pour ma part beaucoup dessiné à ce moment-là.

 

Aujourd’hui et alors que nous retrouvons un début de liberté, qu’allons-nous faire d’elle ?

 

Pour ma part – comme tout le monde – j’ai envie d’en profiter à plein, et de jouir d’une vie simple et estivale. De travailler aussi un peu.

 

J’ai envie de peindre de très grands tableaux, tout fous et joyeux, et de vous les montrer et de vous faire partager ma passion.

 

J’ai envie de vous rencontrer et de parler avec vous, chez Didier Viltart, à la Ferus Gallery, à la musique offerte par les vagues de la Méditerranée qui viennent caresser les digues du Port de Saint-Jean-Cap-Ferrat.

 

Viendrez vous ? Je vous y attends.

 

Venez vite…

 

Jérémy Taburchi